07 Aout 2013 | Romain Proton | 0 commentaire
Le débat a éclaté lors de la remise des résultats des concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs au terme du mois de Juillet. Débat qui oppose d’un coté, ceux qui affirment que l’ingénierie française entre phase décroissante avec une pénurie d’ingénieurs diplômés et de l’autre ceux qui estiment la situation stable avec, au contraire, des résultats plutôt encourageants.
Au cours de la rentrée 2011-2012, 121 600 étudiants se sont présentés au concours d’entrée en école d’ingénieur. Deux fois plus qu’il y a vingt ans, selon un rapport du ministère de l’Enseignement supérieur, et ce n’est pas le seul chiffre à connaître la hausse car le nombre de diplômés a aussi augmenté ces dernières années.
L’augmentation du nombre d’inscrits trouve une explication dans une meilleure accessibilité à la formation. D’une part, l’accès aux écoles, sans passer par des classes préparatoires, se généralise : 55% des étudiants ne sont pas issus de classes préparatoires. Les écoles ont ainsi considérablement diversifié leurs offres pour greffer aux filières classiques en 3 ans après les classes préparatoires, des formations en cinq ans ou des formations qui intègrent les années de préparation. Les établissements privés ont ainsi vu leurs effectifs grimper de 40%. Les établissements les plus cotés ont préféré miser sur la création de master spécialisés, de formations continues et de doctorats. Une manière pour ces établissements d’attirer de plus en plus d’étudiants en conservant toute maîtrise de l’attribution du titre.
D'autre part, la démocratisation des études d’ingénierie vient également du fait que les écoles ont élargi leurs cercles de recrutement. Les titulaires d’un bac S, STI ou ES peuvent désormais postuler dans certaines écoles. A bac+2 aussi, pour venir compléter les classes préparatoires, les écoles accueillent aussi les élèves d’IUT, de BTS et même de filières universitaires (22% des étudiants entrant à bac+ 2 sont issus d’un cursus universitaire et 16% d’un DUT).
Sur les 121 600 élèves ingénieurs en 2011, 30 391 se sont vus décerner le diplôme. Une fois diplômés, 20% d’entre eux se rendent à l’étranger : parce qu’ils en viennent, ou parce qu’ils y ont trouvé un premier emploi ou tout simplement parce que la situation à l’étranger peut paraître moins inconfortable. Nos voisins Allemands enregistrent un large déficit d’ingénieurs alors que les britanniques présentent tout l’inverse.
Tandis qu’en France, les 80% restants correspondent peu ou prou à l’augmentation globale de l’offre chaque année. Bien sur cela n’exclut pas les fluctuations du marché français pouvant intervenir dans certains domaines à un moment donné. Comme l’explique Christian Lerminiaux, Président de la Conférence des Directeurs des écoles française d’ingénieurs.
"Il y a clairement un gros besoin au niveau des PME, les petites et moyennes entreprises ont très difficilement accès au marché des ingénieurs, qui ont tendance à privilégier les grandes entreprises », souligne Christian Lerminiaux, président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs"
C’est notamment le cas du secteur des services informatiques, qui n’a recruté que 7,5% de la promotion 2012 contre 23% en 2007. Les SSII passant de la deuxième place des entreprises qui embauchent à la cinquième, derrière les secteurs de l’énergie, du BTP ou encore du transport.
Alors selon-vous,
la France manque-t-elle réellement d'ingénieurs ?
source: Le blog des cadres du BTP
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