Par steph6987
Mise à jour le 20-02-2015
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Sous l’angle de vue de Carl Schmitt cette fiche de cours présente la conception islamique de la guerre et plus précisément du djihad.
Plan du document :
1. Un État moderne non décisionnaire
2. Le lien entre le théologique et le politique
3. Critique de Peterson
II. La question de la justice et de l’injustice dans l’islamisme et le Coran
1. La justice
2. L'injustice
III. Passage des textes sacrés coraniques à la théorie juridique islamique
Sous l'angle de vu de Carl Schmitt.
Nous nous intéressons ici, via la conception islamique de la guerre et plus précisément du djihad, à la question de la guerre et de la paix en Islam, les deux étant intrasèquement reliées d'une part dans cet oxymore que constitue a priori l'expression "guerre sainte", d'autre part parce que nous le verrons, c'est la guerre et l'injustice qui sont aux origines de la théologie politique de l'Islam.
Comme point de départ de cet exposé figure la courte réflexion que Carl Schmitt consacre à la question dans son ouvrage Théologie politique.
La Théologie politique de Carl Schmitt, c'est d'abord la critique du libéralisme et de l'Etat de droit comme étant incapables de fonder juridiquement la décision suprême absolue du souverain. Carl Schmitt défend par conséquent les théories du pouvoir absolu qui ont accordé beaucoup d'importance à la décision du souverain, au contraire de la philosophie dite du contrat social, ou philosophie des Lumières, qui est quant à elle est marquée par le relativisme du droit. Mais le gros problème de ces théories du contrat c'est qu'elles n'avaient pas prévu les cas d'exception et les cas d'urgence, qui impliquent une décision spontanée et nond iscutée puis légiférée.
Le but affiché de Carl Schmitt c'est ici de montrer que dans certaines situations, les exceptions et les urgences, donc, il faut absolument arriver à suspendre le droit au nom de l'autoconservation de l'Etat, et pour se faire il faudrait que le souverain soit ni plus ni moins qu'au dessus du droit.
Le deuxième point que l'on peut retenir de Carl Schmitt, c'est la corrélation très nette qui existe selon lui entre les théories religieuses et les concepts politiques. Schmitt insiste sur cette correspondance entre politique et religieux, d'où le concept même de théologie politique :
« Dans le politique il y a les apparences, les reflets et les déguisements du théologique »
C'est ainsi que selon lui le concept d'Etat moderne serait issu de la conception déiste et monothéiste des Lumières.
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Le terme de justice se dit “Adh”, ce terme est présent en une dizaine d’occurrences dans le texte du Coran. Il s’agit d’un commandement divin :
« Dieu ordonne la justice la bienfaisance et la libéralité envers nos proches » (16, 90) « On m’a ordonné d’être juste envers vous. » (42, 15), Donc cela renvoie à une pratique de la justice ordonnée par Dieu, et elle est présentée comme une norme transcendante, et cette transcendance pourrait pallier éventuellement au besoin de fonder rationnellement le principe même de justice puisqu’il y a déjà à la base un ordre divin pour fonder ce principe.
Autre lexique de la justice, les termes “Qist” et “Qistas”, qui renvoient à la répartition, la balance, le partage en parts égales d’un bien, l’équilibre entre deux choses, et cela permet de retrouver la notion classique d’isonomie, c’est-à-dire de l’ égalité devant la loi.
D’une manière générale, cette notion de justice est posée comme un principe de tout, mais ne fait pourtant pas l’objet de développements conséquents dans le texte du Coran.
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Ces principes d’équilibre entre justice et injustice sont insérés dans une anthologie de la lutte qui s’appelle le “djihad”.
Qu’est-ce que le “djihad” ?
• Il vient de l'idée de faire un effort pour toujours se perfectionner sur le plan humain et sur le plan moral, pour atteindre un principe, une sorte de perfection.
• Le deuxième point c'est que les normes de justice, de bien, et d'injustice et d'égalité sont liées à un autre registre qui n'ont rien à voir avec du politique mais qui sont religieuses (cf. le vocabulaire bien spécifique adressé aux musulmans, aux impies, aux ingrats…). Ce qui prime c’est la détermination politique en fonction de la justice et de l’injustice, mais une fois que l’ennemi a été désigné, il y a un recouvrement politique par le religieux, donc une fois qu’une relation d’hostilité s’est installée entre musulmans et ennemis. La sourate 9 est ainsi la plus virulente et la plus dure à l’égard des ennemis :
« Parcourez la terre durant quatre mois ; et sachez que vous ne réduirez pas Allah à l'impuissance et qu'Allah couvre d'ignominie les mécréants. » (2) « Et proclamation aux gens, de la part d'Allah et de Son messager, au jour du Grand Pèlerinage, qu'Allah et Son messager, désavouent les associateurs. Si vous vous repentez, ce sera mieux pour vous. Mais si vous vous détournez, sachez Page 8 sur 11 que vous ne réduirez pas Allah à l'impuissance. Et annonce un châtiment douloureux à ceux qui ne croient pas. » (4)
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